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Réussir le tournesol en travail très sim Réussir le tournesol en travail très simplifié

Cette technique se révèle plus délicate que pour le colza et les céréales à paille.

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Les techniques très simplifiées d'implantation (TTSI) comprennent le semis direct et le non-labour superficiel (travail du sol à moins de 15 cm de profondeur).

« Elles sont bien adaptées aux cultures d'hiver, car les conditions de fin d'été sont favorables. Pour les cultures de printemps, en sortie d'une période humide, c'est plus compliqué », détaille Vincent Lecomte, du Cetiom.

Moins de 5 % des producteurs utilisent ces techniques, notamment dans le Sud-Ouest. Un réseau de parcelles d'agriculteurs est suivi depuis 2008 en partie sur cette problématique (lire l'encadré).

Répartition des pailles

Le problème est de réussir une levée régulière des graines de tournesol. « On ne sait pas faire du semis direct en tournesol. On ne peut pas, en effet, s'affranchir d'un travail du sol minimal pour dégager les résidus du précédent et obtenir une bonne répartition des pailles et menues pailles du précédent », estime le spécialiste.

L'utilisation d'un outil de type herse Magnum, qui travaille le sol à moins de 2 cm de profondeur, en passages croisés, permet d'améliorer cette répartition.

Il s'agit également d'obtenir une terre très fine. Pour ce faire, un déchaumage superficiel (7 cm) sera réalisé à l'automne dans les sols argileux ou limono-argileux, avant l'implantation d'un couvert éventuel.

Ce dernier devra être détruit au moins deux mois avant le semis du tournesol, pour laisser le temps aux résidus de se dégrader et réduire les phénomènes de compétition vis-à-vis de l'azote.

Dans les sols plus limoneux, le déchaumage superficiel aura lieu au printemps, au plus près de la date de semis.

Par ailleurs, le travail localisé sur la future ligne de semis avec un système strip-till est testé pour dégager en même temps les résidus, produire de la terre fine et de fragmenter le sol en profondeur (15 cm).

De 70.000 à 75.000 grains par hectare

Même si le déchaumage superficiel au cours de l'interculture entraîne une mortalité des oeufs de limaces, « l'application d'un antilimaces en postsemis-prélevée est obligatoire en TTSI, car la pression du mollusque est plus importante en présence de résidus », souligne Vincent Lecomte.

La mise en place, trois semaines avant la date prévue de semis, d'un piège à limaces, va être testée cette année, avec le recours, en cas de piégeage, à un produit antilimaces en plein et en surface.

Mais « cela n'empêchera pas l'application d'antilimaces lors du semis de tournesol », estime le Cetiom.

Par ailleurs, le taux de perte au semis étant plus élevé en TTSI, la densité ne doit pas être inférieure à 70.000-75.000 grains/ha, contre 65.000-70.000 en conduite classique, à 2-3 cm de profondeur.

Quant à la date de semis, mieux vaut ne pas commencer les chantiers avant la deuxième quinzaine d'avril. Le sol sera alors suffisamment réchauffé et ressuyé pour une levée rapide et homogène du tournesol.

La présence de nombreux résidus végétaux en surface limite l'action des herbicides de prélevée.

« Nous conseillons d'utiliser les herbicides nouvellement homologués, Pulsar 40 (imazamox) et Express SX (tribenuron-méthyle), ajoute Vincent Lecomte. Ils permettent, avec des variétés tolérantes (système Clearfield pour le premier et Express'Sun pour le second), de désherber en postlevée précoce (4 à 6 feuilles).

« Mais attention, il y a un risque accru de résistance, notamment pour le ray-grass en cultures d'hiver et d'été. Après un passage en postlevée dans un tournesol TTSI, il est recommandé d'alterner avec un produit de prélevée classique pour le prochain tournesol sur la parcelle. »

 

Essais sur soja aussi

Les TTSI s'adaptent au soja, moins fragile à la levée que le tournesol (capacité de récupération plus grande, densité de semis plus élevée et date de semis plus tardive).

L'obtention de terre fine reste néanmoins une exigence. En présence de résidus, l'herbicide Pulsar 40 peut être utilisé en postlevée sur les sojas classiques.

 

 

Evaluer les itinéraires culturaux

Un suivi de douze parcelles d'agriculteurs dans le Sud-Ouest (Haute-Garonne, Gers, Ariège, Aude et Tarn) ayant une expérience significative en non-labour superficiel ou semis direct est organisé depuis 2008.

L'objectif principal est d'évaluer des itinéraires culturaux en TTSI et d'identifier des pistes de progrès.

Cette action est coordonnée par la chambre régionale du Midi-Pyrénées avec pour partenaires le Cetiom, Arvalis, Agrod'Oc, les chambres départementales...

Plusieurs approches sont étudiées : agronomique, pédologique (suivi de l'évolution de l'état des sols), économique (étude des conséquences de l'adoption des TTSI sur les charges opérationnelles et de mécanisation), et énergétique (bilan énergétique et « gaz à effet de serre » des parcelles suivies).

 

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